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MOMIES/KURAR : magie à quatre mains pour GCA Gallery

Les œuvres à quatre mains de Momies/Kurar s’imposent comme une évidence tant les lignes colorées de Momies subliment les camaïeux de gris de Kurar, et les éléments figuratifs de Kurar accueillent les modules de Momies.
Par Gabrielle Gauthier

Certes, Momies et Kurar sont amis. Certes, chacun apprécie le travail de l’autre : des modules aux lignes dynamiques et colorées qui s’entremêlent, se confrontent et se superposent tendant vers l’abstraction rythmique pour l’un ; un travail figuratif où les camaïeux de gris sont bousculés par des touches de couleurs très vives pour l’autre. Deux univers éloignés qui n’avaient a priori aucune raison de se «rencontrer». C’était sans compter sur le facétieux Geoffroy Jossaume (GCA Gallery) qui a choisi de les réunir pour une exposition événement dans laquelle le duo présentera des œuvres à quatre mains. Momies et Kurar y dévoilent une esthétique commune sans rien renier de leur style. On adore !

Comment est née l’idée de cette collaboration ?

Geoffroy Jossaume : Momies et Kurar sont deux artistes avec lesquels je travaille depuis un bon moment, et que j’apprécie artistiquement et humainement. Et ce n’est un secret pour personne, Momies et Kurar sont aussi des copains. Ils se sont rencontrés à a galerie et s’apprécient, bien que leur univers artistique soit très éloigné.
Momies : Dans un duo, le côté humain est important…
Geoffroy Jossaume : … presque aussi important que la valeur artistique. Je souhaitais depuis longtemps proposer des collaborations aux artistes de la galerie, notamment Momies et Kurar. Pour tâter le terrain, j’ai envoyé un mail à Momies lui demandant : « Parmi les artistes de la galerie, avec qui serais-tu prêt à collaborer ? ». Il m’a donné quelques noms, dont celui de Kurar. J’ai procédé de la même façon avec Kurar, qui a cité Momies…
Momies : Tu es un malin en fait… [rire].
Geoffroy Jossaume : Pour une question de cohérence, d’accrochage, de logistique, nous avons décidé de présenter des œuvres uniques sur papier de 100 x 70 cm, un format assez conséquent, mais un support utilisé par les deux artistes. L’exposition proposera donc des papiers de Momies, des papiers de Kurar, des papiers de Momies/Kurar et de Kurar/Momies.

Comment s’est déroulée cette collaboration ?

Momies : L’exercice a été d’entrer dans l’univers de l’autre…
Geoffroy Jossaume : Exactement. Kurar a envoyé ses papiers à Momies qui s’est ensuite intégré aux compositions existantes, et inversement. Leur univers étant très différent, cela n’a été facile ni pour l’un, ni pour l’autre. La peinture de Momies, issu du graffiti vandale, est devenue plus abstraite et très gestuelle ; celle de Kurar est plus narrative, détaillée, techniquement très différente parce que c’est du pochoir. Deux univers a priori éloignés qui, lorsqu’ils se marient, offrent un résultat plastique particulièrement réussi. Je suis hyper satisfait des quatre œuves réalisées en commun. Peut-être les
prémices de quelque chose de plus important…

Pourquoi seulement 4 œuvres ?

Geoffroy Jossaume : Par manque de temps et parce que l’on subit encore la « crise Covid organisationnelle ». Outre ces quatre papiers en commun, chaque artiste présentera cinq œuvres.

Comment avez-vous réagi lorsque Goeffroy vous a soumis l’idée ?

Momies: J’apprécie les collaborations, surtout lorsqu’il s’agit de travailler avec un artiste à l’univers si différent du mien !
Kurar : Je partage… J’ai trouvé l’idée vachement sympa, d’autant que j’apprécie Mathieu autant pour sa personnalité que son travail. Mixer nos deux styles était un beau challenge !

Était-ce un défi ?

Kurar : Quand Joff m’en a parlé, j’ai immédiatement eu des idées. J’imaginais comment allaient s’entremêler les modules de Mathieu avec mon travail. Je lui ai envoyé trois esquisses plutôt « pourries » [rire]… et nous en avons discuté…
Momies : Tes esquisses ont bien servi…
Kurar : Ce qu’il en a fait, c’est vraiment top ! En revanche, lorsque Mathieu m’a envoyé ses papiers, notamment Peace modules où l’on peut voir trois niveaux horizontaux, j’ai été surpris… ; je m’attendais à une autre de ses séries. Du coup, j’ai dû modifier les plans que j’avais en tête [rire], en travaillant sur chaque niveau dans une cohérence globale, d’où l’envolée de colombes au milieu des modules de Mathieu. Rule your life est d’ailleurs dans le même esprit.
Momies : Impossible pour moi de peindre la série dont parle Aurélien sur papier. Je suis donc parti de modules que je ne travaillais plus, avec des contours, des effets d’ombre et de lumière…, ce qui m’a amusé d’ailleurs. Et j’ai adoré la maison déchirée que m’a envoyé Aurélien, Indécision, avec un grand espace où j’ai pu placer mon dessin…
Kurar : Voir l’éclat de couleurs apporté par Mathieu dans mon camaïeu de gris m’a fait redécouvrir mon papier.
Momies: Il n’est pourtant pas toujours facile de se positionner sur le dessin de quelqu’un d’autre sans enlever toute l’énergie qu’il y a mis.
Kurar : Difficile en effet de s’intégrer dans le dessin d’un autre sans « l’écraser », et que l’ensemble reste cohérent, lisible…

Travailler sur papier a-t-il été un exercice plus difficile ?

Kurar : Le papier est un support que j’aime travailler. Dans une expo, le papier dégage un charme différent de la toile, notamment une certaine intimité, l’impression d’appréhender davantage la naissance de l’œuvre, avec, peut-être, un travail pas tout à fait abouti…
Momies : … ou avec des accidents, le papier ayant un grain particulier. Mais pour moi, cela a été un défi… Mais j’aime les défis !

Comment avez-vous procédé ?

Kurar : Fonds à l’huile, donc avec des temps de séchage assez longs, aérosol au pochoir, Posca et retouches au pinceau avec la peinture aérosol préalablement vidée dans des gobelets.
Momies: Je suis un peu plus pauvre…, je n’ai utilisé que l’acrylique [rire].

Souhaitez-vous renouveler l’expérience ?

Momies : Pourquoi pas sur de plus grands formats, avec davantage de détails pour un travail plus approfondi… Mais cela prend beaucoup de temps.
Kurar : Mon seul regret est de ne pas avoir eu davantage de temps ensemble… même si le travail n’en a pas pâti.
Momies : D’un autre côté, il y aurait peut-être eu plus de dessins mais aussi plus de « ratés » [rire].
Kurar : Cette expérience nous a fait sortir de notre zone de confort.
Momies: Et je suis pressé de voir les papiers ensemble… un verre à la main !
Geoffroy Jossaume : J’ai hâte d’avoir le retour du public sur ces œuvres. J’aime tellement le résultat de cette collaboration que je me vois déjà continuer sur quelque chose de plus conséquent : de plus grands formats, d’autres supports, une quantité d’œuvres plus importante… En attendant, peut-être y aura-t-il un cinquième papier pour septembre… [rire].
Momies : Une série de maisons pétées, ce serait pas mal…
Kurar : Pourquoi pas ! Et pour la collab suivante, des œuvres sur toile…

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