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Rencontre

OVERSIDE mêle Art Urbain et art numérique

Bastien Tomasini est photographe et vidéaste professionnel. Sous son nom d’artiste Overside, il explore de nouvelles voies de création, faisant du mélange des genres un style à part entière.
Par Christian Charreyre

Ce trentenaire niçois d’origine tire son inspiration de trois disciplines complémentaires, la photographie, l’art plastique et l’architecture. En s’intéressant à des personnalités de la culture populaire, issues du monde du sport, de la mode ou de l’art, mais aussi d’inconnu(e)s aux parcours atypiques, il propose des créations originales associant un travail numérique minutieux à une personnalisation à la peinture acrylique et la bombe aérosol. Toutes ses toiles sont reconnaissables par la présence d’une couronne d’épines, symbole de l’empreinte que ces modèles ont laissé dans notre mémoire et notre imaginaire. Très proche du monde du Street Art, il n’hésite pas à multiplier les collaborations avec des artistes de tous les styles, pour créer une œuvre, mais surtout partager un parcours personnel.

Comment définissez-vous votre pratique artistique ?

Je suis un artiste digital mix média. J’aime transformer la réalité dans laquelle nous vivons grâce à mon appareil photo et mon ordinateur, en ajoutant de la matière sur mes œuvres par l’acrylique, la bombe aérosol…

Quel a été votre parcours ?

J’ai toujours été dans la photographie numérique et l’utilisation de Photoshop, la vidéo et les montages vidéos. Je mélange le monde de l’architecture, l’art moderne, mes voyages et le corps humain pour écrire mon histoire.

Pourquoi ce besoin d’une expression artistique personnelle ?

Je pense être quelqu’un de curieux qui observe beaucoup. Un peu comme une éponge, je suis sensible à toutes les informations que j’entends et vois autour de moi. Je les transforme ensuite en une œuvre d’art à regarder…

Envisageriez-vous de faire une autre activité ?

C’est juste impossible car je me réveille et je m’endors tous les jours en ne pensant qu’à créer. Cela fait partie de moi !

Comment concevez-vous vos tableaux ?

D’abord, il me faut une histoire à raconter. Je recherche toutes les informations disponibles sur le Web, dans les livres, les documentaires vidéos… J’entame ensuite la réalisation de plusieurs maquettes sur mon ordinateur, en regroupant assez vaguement toutes mes idées pour avoir une vision globale de la série sur laquelle je souhaite travailler, par exemple les sportifs. Je sélectionne les meilleurs sujets et les meilleures idées et j’approfondis avec beaucoup de patience chaque détail. Cela peut prendre plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Après ma création sur l’ordinateur, j’effectue un tirage, sur toile ou sur papier pour les très grands formats. J’applique ensuite peinture et matière sur mes tableaux. J’écris sur la toile à l’acrylique puis à l’aide d’une spatule, j’efface ce qui est trop apparent et je laisse mon empreinte à l’intérieur du tableau… Une fois fini, je prends un grand plaisir à monter moi-même la toile sur châssis car j’aime aller jusqu’au bout de l’histoire…

Vous n’avez jamais eu envie de peindre exclusivement ?

Tous mes tableaux sont finalisés à la peinture acrylique avec des effets à la bombe aérosol, notamment pour cette couronne d’épines qui est ma signature. C’est une expérience très thérapeutique. Le fait de pouvoir toucher à la matière me permet de m’évader sans limite. Une sensation qui n’a pas de prix !

Comment conciliez-vous art numérique et inspiration Street Art ?

Ce sont deux univers différents que j’ai pris plaisir à relier ensemble en rencontrant des street artistes incroyables, comme Dize156, Piotre, OneMizer, Sun7…, avec qui j’ai pu connecter mon art.

N’avez-vous jamais été tenté par les murs, en collage, par exemple ?

J’ai déjà réalisé des interventions de ce genre, notamment lors de l’événement Urban Art Fair en 2019 au 10 rue de Turenne chez Ellia Art Gallery, la galerie qui me représente sur Paris. C’est une expérience très marquante car il s’agissait de mon premier collage dans la rue et, au moment de finaliser mon œuvre sur le mur, la police est passée et
a demandé l’autorisation… que bien sûr nous n’avions pas. Stéphane Ellia a discuté gentiment avec eux, les invitant à l’exposition… et, finalement, tout s’est bien passé !

Beaucoup de vos sujets sont des icônes de la mode, du sport, de la chanson ou du cinéma. La culture populaire est-elle importante dans votre travail ?

Effectivement, la culture populaire m’inspire ; elle fait partie de moi. J’aime réécrire l’histoire de toutes ces personnes qui ont marqué notre temps, en réinventant des portraits ou par des mises en situation d’icônes qui m’ont marqué.

Cherchez-vous à faire passer un message ou à raconter une histoire ?

Je pense que tout est connecté. J’aime m’inspirer des personnes qui ont marqué l’histoire. D’ailleurs, je dessine toujours sur leur tête une couronne d’épines, symbole de pouvoir. En effet, toutes les personnes ayant laissé une trace dans notre histoire ont été jugées, critiquées et même « crucifiées » par l’opinion publique.

Vos dernières séries représentent des anonymes et des « beautés différentes ». Une nouvelle direction ?

Ma dernière collection, Angel, est en effet un hommage à toutes ces beautés qui, jadis, ont été ostracisées par leur différence… car elles étaient albinos… C’est une série de portraits de femmes avec, comme point commun, leur beauté unique…

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