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Marché de l'art

Art Five Gallery, la galerie du XXIe siècle

Depuis bientôt 15 ans, Christophe Rioli défend une vision d’un Art Urbain authentique, en organisant des expositions dans des lieux atypiques et toujours différents, en proposant une direction artistique pour la création de fresques et en offrant un véritable conseil aux acquéreurs.

À voir
Art Five Gallery

14 quai de Rive Neuve 13001 Marseille
Uniquement sur rendez-vous
artfive.fr
Instagram : @artfivegallery

« J’aime conseiller mes collectionneurs comme je me conseille moi-même », aime dire cet ancien financier qui a abandonné une belle carrière pour vivre sa passion pour l’Art Urbain. Un choix courageux, mais raisonné. Christophe Rioli a en effet développé une approche résolument moderne du métier de galeriste, créant des relations fortes avec ses artistes et ses clients, en faisant vivre l’Art Urbain dans et hors les murs, et en développant de nouvelles approches – il est l’un des pionniers du leasing d’œuvres d’art en France.

Comment passe-t-on de financier à galeriste ?
Par passion, envie d’entreprendre et d’imposer l’Art Urbain comme un mouvement artistique à part entière. Je rappelle que c’était en 2009, une époque où créer une galerie dédiée à l’Art Urbain relevait encore du militantisme !

Comment êtes-vous « tombé » dans l’Art Urbain ?
Bien longtemps avant de créer la galerie, par intérêt historique pour ce mouvement issu des cultures urbaines et de la revendication populaire. Ce qui m’a passionné, c’est sont l’histoire et la force de ce mouvement, le « pourquoi », le mix avec le Hip-hop, le skate, les messages véhiculés par les artistes, l’esprit des « crew », l’audace et la très grande solidarité intrinsèque à ces crews.

Dès la création de la galerie, j’ai été le premier à proposer du leasing d’œuvres d’art en France, et cela a été un levier de développement important.

Christophe Rioli

Votre ligne éditoriale se définit par la mise en avant d’artistes urbains « authentiques ». Que recouvre ce terme pour vous ?
J’entends par là privilégier les artistes urbains qui sont venus aux murs et aux interventions in situ dès le début de leur carrière, et qui l’ont fait par passion, par revendication ou révolte, et/ou tout simplement par nécessité car ils n’avaient pas ou peu accès aux galeries dans les années 1980-1990. Par opposition à ces artistes que je qualifie d’authentiques, je dirais que je n’aime pas l’opportunisme de quelques-uns qui veulent à tout prix « coller » à un mouvement qui, depuis quelques années, marche bien. L’honnêteté de la démarche artistique m’importe beaucoup.

Concrètement, comment choisissez-vous les artistes de votre galerie ?
J’avais au départ fait ma liste d’artistes « rêvés ». J’ai réussi à travailler avec plusieurs d’entre eux, c’est un honneur et un immense plaisir. Et j’ai encore quelques artistes urbains qui ne sont pas représentés par la galerie et avec lesquels j’espère travailler. Je ne lâche rien !

Quelle place donnez-vous aux artistes émergents ?
La plus grande possible, avec de nouveaux artistes qui rejoignent régulièrement la galerie.

Et à ceux de la scène locale marseillaise ?
De même que je reste curieux de tout se qui se passe en France et à l’étranger, je suis également très attentif à la belle et brillante scène marseillaise, et je travaille notamment avec deux excellents artistes marseillais que sont Philipe Echaroux et Mahn Kloix. Là encore, c’est une question d’équilibre. Il faut regarder le monde et pas seulement autour de soi.

Vous êtes spécialisées dans la constitution de collections. Sur quels critères ?
La cohérence, avec une ligne directrice que je fixe en amont après de longues discussions avec tous les clients qui m’accordent leur confiance. Ce qu’ils attendent de moi, c’est de leur permettre de faire les choix les plus justes et au moment opportun, en respectant les critères définis au départ et en sachant dire « non », fermement si besoin.

L’Art Urbain constitue-t-il aujourd’hui un « bon » investissement ?
Et même un excellent investissement, pour peu que l’ont soit attentif à ce que l’on achète et « à quand » on l’achète. Il suffit de voir la progression du marché de l’Art Urbain en quelques années, et encore plus la hausse de la cote de nombreux artistes urbains pour en avoir la démonstration. Mais je pense qu’il faut d’abord voir l’art comme un immense plaisir, c’est fondamental.

Les entreprises constituent-elles aujourd’hui une part importante et intéressante de votre clientèle ?
Oui. Venant du monde de la finance, avant de créer Art Five Gallery en 2009, j’ai voulu me tourner vers cette clientèle que je maîtrisais très bien, dont je connaissais les codes et à laquelle je savais parler. Dès la création de la galerie voici 15 ans, j’ai été le premier à proposer du leasing d’œuvres d’art en France, et cela a été un levier de développement important.

Pouvez-vous me parler du fonds d’investissement dans l’Art Urbain Spray, dont vous êtes l’un des fondateurs ?
C’est une aventure artistique plus qu’un fonds d’investissement, nous n’avions pas d’objectif de rentabilité mais plutôt de créer la plus belle collection possible. Une aventure qui part de quatre copains souhaitant « faire un truc ensemble » en partageant une collection, pour finalement se développer très vite autour de trente amateurs d’art ayant rejoint la collection. Cela nous permet de l’étoffer et de la montrer un peu partout, gratuitement, au travers de prêts à des institutions ou des musées associatifs.

À côté de votre métier de galeriste, vous avez développé une activité d’agence de création et d’installation d’œuvres d’art in situ. Pourquoi ?
Parce que les fresques sont, par essence, une part intégrante de l’Art Urbain. Parce que les grands murs me font « délirer », tellement c’est beau. Et aussi parce que cette corde à mon arc me permet d’offrir à mes artistes des opportunités importantes de création in situ, par exemple dans le cadre de la charte « Un immeuble une œuvre », ainsi que pour répondre à des besoins institutionnels de plus en plus fréquents

Vos artistes apprécient-ils de s’exprimer dans un environnement plus contraint ?
Mes artistes sont excellents, ils savent tout faire, c’est pour ça que je les adore !