Sous la houlette d’Henri Thuaud, deux générations, deux géants de l’art, deux visionnaires ont accepté de relever un pari fou : présenter un travail à quatre mains.
À voir
« The Divided Self »
Du 25 au 28 avril 2024
De 11h à 20h, 19h le dimanche
Urban Art Fair
Stand A11-F11
Carreau du Temple
4 rue Eugène Spuller 75003 paris
Lezarts Urbains : @lezarts_urbains
Imaginer des projets très alternatifs, Henri Thuaud (Lezarts Urbains), trublion dans le monde de l’art, a incontestablement ça dans le sang. Et si certains s’en « étonne », d’autres en redemande, tant les paris les plus fous sont aussi les plus novateurs. C’est donc des œuvres réalisées à quatre mains par JonOne et OneMizer que l’on pourra découvrir sur Urban Art Fair, grâce à l’amitié qui lie Henri à ces deux artistes. Ils nous en racontent la genèse…
Quel regard portez-vous sur le travail de OneMizer/JonOne ?
JonOne : Son travail attire l’œil ! Par son sens du graffiti, il est capable de rendre l’esprit de la rue, sa dimension comme sa beauté, dans une toile. Peu d’artistes y arrivent. En cela, c’est un immense artiste, un artiste complet.
OneMizer : Un regard de fan. Jon reste pour moi une source d’inspiration ! Précurseur et figure emblématique du mouvement, il a, avec son lettrage abstrait, emmené le graffiti tellement loin ! C’est une légende vivante !
Avez-vous adhéré immédiatement à cette idée de collaboration ?
JonOne : Cela m’a un peu surpris, d’abord parce que nous sommes de deux générations différentes ; ensuite, parce que je me suis demandé comment associer nos univers : la figuration de OneMizer avec mon abstraction. Néanmoins, le fait que OneMizer associe dans ses toiles sa calligraphie à sa figuration m’a convaincu que notre collaboration pouvait fonctionner. Un challenge, une aventure, certes, mais, finalement, une évidence parce que notre travail est complémentaire, notamment dans notre façon de transmettre le langage de la rue et sa grande richesse.
OneMizer : J’ai reçu la proposition d’Henri comme un cadeau ! Pénétrer dans l’atelier de Jon, c’était comme accéder au pays des merveilles ! Bien que son travail soit totalement réfléchi, il y a une forme de spontanéité et de persévérance dans sa création. Tu as l’impression que l’œuvre est finie et, boum, il revient dessus encore et encore, livrant finalement quelque chose d’extrêmement puissant !
Comment avez-vous conçu les 5 toiles dont vous étiez à l’initiative ?
JonOne : Dans son atelier, j’ai beaucoup observé le travail de OneMizer. De retour chez moi, après quelques nuits de réflexion, j’ai imaginé des compositions dans lesquelles placer mes éléments et les siens, dans un esprit 50-50 presque mathématique. L’exercice a consisté à envisager l’œuvre dans sa finalité, où chacun pourrait dévoiler sa force et la puissance de son univers.
OneMizer : Je suis parti de mon travail figuratif, en essayant d’imaginer comment Jon pourrait intervenir, afin que l’on réussisse à fusionner nos deux styles qui, bien que différents, se rejoignent. Son adhésion à mes propositions était primordiale. L’idée ? Que mes personnages capuchés, peints dans différentes positions, jouent avec son art. Et Jon a aimé…
Comment avez-vous réagi aux 5 toiles imaginées par OneMizer/JonOne ?
JonOne : Nos échanges m’ont permis de comprendre sa démarche, mais aussi, je crois, ce qu’il « attendait » de moi : interpréter sa vision.
OneMizer : J’ai adoré, puisque j’ai pu intégrer mon graffiti au travail de Jon, sans enlever toute la puissance de son abstraction. Dans les toiles qu’il a initiées, nos deux univers se distinguent parfaitement tout en s’harmonisant totalement, alors que dans la série que j’ai imaginée, nos univers figuratif et abstrait s’allient tout en se confrontant.
Comment s’est passée la réalisation ?
JonOne : C’est une belle aventure ! Comme moi, OneMizer est totalement possédé par son art.
OneMizer : Un vrai travail à quatre mains ! Voir et travailler avec Jon est jubilatoire ! J’ai rencontré une belle personne et un grand artiste.
Etes-vous satisfait du résultat ?
JonOne : Malgré les risques que nous prenons, OneMizer et moi avons cette volonté de bien faire. L’envie et l’énergie que chacun de nous a mis dans ce travail à quatre mains sont authentiques. Cela nous a réunis.
OneMizer : Ça déchire ! Je remercie Henri pour l’idée et Jon pour l’honneur qu’il m’a fait !