En flashant le QR code de la couverture de ce numéro, le lecteur découvre une incroyable animation en réalité augmentée, qui donne vie à l’œuvre originale créée par Serty31. Le futur de l’Art Urbain s’écrit aujourd’hui avec URBAN ARTS.
Ce projet un peu fou – une première mondiale – est né, comme toujours, de rencontres entre passionnés. Serty31 explore depuis des années toutes les voies pour donner une seconde vie aux œuvres d’art physiques, éphémères comme les fresques ou relativement confidentielles lorsqu’elles sont achetées par un collectionneur. Grâce à Otto Gums (Créative directeur & designer) et Adry Foxy (Artiste Phygital spécialisée en réalité augmentée), l’équipe de choc de 2Street-Studio qui a développé une maîtrise exceptionnelle des nouvelles technologies, l’artiste intègre désormais la réalité augmentée dans ses créations.
Quand la technologie sublime l’art
2Street-Studio, « Creative Lab » spécialisé dans la production artistique, notamment pour les artistes urbains, et l’activation marques, a développé une compétence dans la réalité virtuelle et la réalité augmentée. Otto Gums (fondateur du studio de Los Angeles, créative directeur et designer) et Adry Foxy (fondatrice du studio de Paris, Artiste Phygital spécialisée en réalité augmentée) nous expliquent leur démarche.
Quelle est la différence entre la réalité virtuelle (VR, virtual reality) et la réalité augmentée (AR, augmented reality) ?
La réalité virtuelle est un environnement numérique immersif auquel on accède par l’intermédiaire d’un périphérique dédié, comme un casque ou des lunettes. La réalité augmentée, pour sa part, ajoute un contenu numérique au monde réel.
Comment est née l’idée d’associer l’AR à l’Art Urbain ?
Depuis 15 ans, nous collaborons avec de nombreux artistes urbains, que ce soit pour des projets de murs en France, aux États-Unis ou en Asie, ou des partenariats avec des marques. Quand nous avons commencé à nous intéresser à l’AR, nous sommes naturellement demandés ce que cette technologie pouvait apporter au Street Art.
N’est-ce pas un effet de mode ?
Bien sûr, comme pour toute nouvelle technologie, à l’image de ce qui s’est passé avec les NFT. La première fois qu’une fresque a été animée en réalité augmentée, tout le monde s’est dit : « C’est génial ». Mais il faut aller au-delà du côté ludique et amusant, à l’image des filtres Tik-Tok ou Instagram, pour trouver une utilité et un aspect véritablement impactant.
Est-ce ce que vous recherchez avec Serty31 ?
Tout à fait. Avec Alexandre, nous avons des approches très complémentaires. Depuis deux ans, nous avons travaillé sur plusieurs projets, de manière plus ou moins informelle. Son univers « méta-robot » colle parfaitement avec la réalité augmentée. Et, techniquement, un robot est composé d’un ensemble d’éléments géométriques avec lesquels il est relativement facile de « jouer », pour obtenir un résultat visuel saisissant, en ajoutant de l’animation, des bruitages, des effets….
Comment avez-vous abordé cette collaboration pour la couverture de ce numéro d’URBAN ARTS ?
Le point de départ est une création originale d’Alexandre, qui a son existence propre. Mais comme toute œuvre d’art physique, elle ne peut pas être vue par beaucoup de monde, à part lors d’expositions. Avec la réalité augmentée, c’est la possibilité de raconter une histoire, de faire vivre l’œuvre dans le temps, de lui donner une visibilité pratiquement illimitée, qui va bien plus loin que la simple photo numérique postée sur les réseaux sociaux.
Cette utilisation de la réalité augmentée sur une couverture de magazine est une première mondiale Etait-ce un défi technique ?
Absolument ! C’est plus compliqué que d’animer une façade de 80 mètres de hauteur, parce que, sur un immeuble, on peut utiliser des repères beaucoup plus gros. Pour la couverture d’URBAN ARTS, il a fallu tenir compte de tous les éléments, non seulement le visuel, mais aussi les textes, le logo, les couleurs…
La réalité augmentée va-t-elle prendre une place de plus en plus importante dans l’Art Urbain ?
C’est un domaine en pleine expansion, un nouvel horizon qui permet aux artistes d’élargir leur créativité, d’emmener leur public dans leur univers au-delà même de l’oeuvre. Mais il faut bien qu’ils prennent conscience que ce n’est pas un simple accessoire, comme un filtre. Pour avoir un résultat saisissant, il y a un véritable travail. Pour certaines animations, il nous est arrivé de prendre littéralement 20 fois plus de temps que celui mis par l’artiste pour créer l’œuvre. Mais je suis persuadé que c’est véritablement l’avenir.