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Pépite

Les nouvelles recherches de Nick Walker

Spécialiste du Graffiti au pochoir, les œuvres de ce pionnier du street-art anglais, humoristiques, ironiques et provocatrices, ont tansformé les murs gris et ternes des plus grandes villes du monde grâce à un art vibrant.

Par Joséphine Duncan

 

Nick Walker est l’un des street artistes le plus connu au monde. Né en 1969, il vient de la scène graffiti infâme et avant-gardiste de Bristol du début des années 1980. En tant que précurseur du phénomène des graffitis britanniques, l’oeuvre de Nick est devenu un modèle pour des centaines d’artistes émergents. Son travail est en constante évolution et toujours innovant, moderne et stimulant. Nick s’appuie sur l’énergie et l’imagerie du graffiti mais il réussit à combiner la liberté qu’il procure avec une maitrise parfaite du pochoir. Les résultats sont particulièrement sophistiqués. Les méthodes qu’il utilise conservent leur force et leur intégrité sur le support traditionnel de la toile. Le style et l’humour immédiatement reconnaissable de l’artiste lui ont permis d’acquérir une notoriété mondiale.

« En 1992, j’ai commencé à combiner les pochoirs avec mon travail à main levée, ce qui m’a permis de juxtaposer des images quasi photographiques avec la crudité du graffiti conventionnel. Les pochoirs ont eu un fort impact sur mon travail. L’intérêt des pochoirs est qu’ils me permettent de prendre une image à partir de n’importe où (disséquer une partie de la vie) et de la recréer sur n’importe quelle surface. J’essaie d’ajouter un élément humoristique ou de l’ironie pour certains tableaux et un peu de soulagement et de lumière sur les murs. La peinture est une forme d’évasion pour moi et si mon travail permet au spectateur de faire la même chose, alors je suis satisfait ». En 2008, les spectacles de Nick se font à guichet fermé à Los Angeles et à Londres, où les collectionneurs attendent plus de 24 heures pour être parmi les premiers à obtenir une des  dernières éditions imprimées. La même année, son emblématique Mona Lisa a été vendu plus de dix fois sa valeur estimée aux enchères chez Bonhams, ce qui dérange l’artiste qui considère que ces ventes « devraient être réservées aux artistes morts ». On se souvient également de Corancan, sa fresque parisienne de 4 m de longmettant en scène six femmes portant le voile qui dansent le french cancan. Une sérieuse polémique entre les deux tours des élections régionales de 2010 où la forte progression du vote frontiste faisait débat.

 

L’envie d’explorer de nouvelles choses

Il est bon également de rappeller que Nick Walker fut l’un des premiers urban artistes à passer du mur au studio, lorsqu’il a fait sa première exposition à Londres en 1994. Certains ont alors considérer cela comme une trahison. Le temps lui a donné raison puisque, désormais, bon nombre d’artistes de rue passent heureusement des murs à la toile. Pour autant, Nick Walker reste à l’affût de murs, sortant de son studio le plus souvent possible, avec l’envie de se renouveler. Ainsi, après « Vicious Beauty » et « Unspoken Words », sa dernière exposition personnelle, « Can’t Stop Won’t Stop », proposait-elle un voyage dans son univers extravagant, le retour à des inspirations héritées du graffiti des origines. Dans sa nouvelle ligne de recherche picturale, le célèbre Vandal disparaît pour faire place à des compositions différentes, entre références au passé et nouvelles recherches, tendant vers l’abstraction. Pour autant, on retrouve l’univers de l’artiste, toujours fantasmagorique où s’exprime inévitablement son humour, et sa vision du monde qui nous projette dans les limbes de nos cités. Un univers qui s’exprime sur une variété de supports qui nous donner à voir l’étendue de sa dextérité picturale.

 

A savoir

. Né à Bristol en 1969, Nick Walker émerge sur la scène graffiti dès le début des années 1990 et réalise son premier mur en 1992.
. Il se distingue en utilisant des pochoirs pour réaliser ses œuvres.
. Dès 1994, il fait sa première exposition personnelle à Londres.
. En 1999, le réalisateur Stanley Kubrick lui demande de recréer les graffitis des rues new-yorkaises pour son film Eyes Wide Shut.

 

Quelques expositions personnelles

. 2019 : « Can’t Stop Won’t Stop » Galerie Brugier-Rigail Paris
. 2017 : « Unspoken Words », Galerie Brugier-Rigail Paris
. 2015 : « Vicious Beauty », Galerie Brugier-Rigail Paris
. 2014 : « All I Ever Wanted Was My Name On Fire », 345 Broome Street, Manhattan, New York
. 2010 : « In Gods We Trust », Art Sensus Gallery, Londres
. 2008 : « Pretty Decating », Carmichael Gallery, Los Angeles
. 2005 : « Origin of the Species », 95 Gallery, Berlin
. 1994 : « ‘The Underclass’ », Thomas Kettle Gallery, Londres

 

Quelques murs

. 2012 : Vandal Bike, Paris
. 2011 : Anonymity, New York
. 2011 : Mona Lisa, Stavanger
. 2010 : Bratz, Los Angeles
. 2008 : Rapunzel, Bristol

 

Publications

A Sequence of Events
The Art of Nick Walker

 

Illustrations (crédit ©Nick Walker, 2019, Courtesy Galerie Brugier-Rigail))