N’en déplaise à certains pudibonds, dans l’histoire de l’art, le Nu a produit des chefs-d’œuvre. Chez OneMizer, ce symbole de beauté et de liberté se réinvente à la sauce urbaine !
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La représentation de corps nus a de tout temps constitué un thème majeur dans l’art. Parfois interdit et mis au secret, attaqué par la morale et la critique, le Nu n’en reste pas moins, dans l’apprentissage académique, un passage obligatoire pour les artistes. Et c’est avec humilité mais passion que OneMizer ose en bouleverser les codes dans cette nouvelle série. « Après cette collaboration avec JonOne, période de travail intense et jubilatoire, j’ai eu besoin de me retrouver, seul face à la toile, de peindre pour moi, sans aucune pression. Devant certains tableaux baroques, le thème s’est imposé », révèle l’artiste.
4. Tendresse, technique mixte sur toile, 92 x 65 cm.
5. Timidité, technique mixte sur toile, 92 x 65 cm.
Allégorie de la beauté
Dans cette série, loin d’être achevée, OneMizer explore ainsi « le corps et la nudité. Je joue de l’ombre et de la lumière sur les courbes, notamment féminines. Et j’y prends beaucoup de plaisir ». Ce travail, qui s’imposait déjà magistralement sur les silhouettes encapuchonnées de l’artiste – une précédente série –, se teinte dans ses Nus d’une étonnante délicatesse. « Malgré les courbes, apporter du relief avec si peu de nuances a été, pour moi, assez magique ! ». Ces Nus, dans lesquelles l’artiste voit, non pas un corps féminin sexualisé comme pourraient l’imaginer les chantres de la pudibonderie, mais bien « des courbes, des ombres et des lumières, loin d’un regard perverti », sont surtout un symbole de liberté et de beauté. Dans la Grèce classique, la beauté n’est-elle pas synonyme de vertu ?
7. Envouté, technique mixte sur toile, 130 x 89 cm.
Esprit graffiti
Fidèle aux tags, l’accumulation chaotique de lettres sur ces corps en clair-obscur s’impose dans cette série, non pas « comme une destruction, mais comme une sublimation ». Au-delà de l’hommage rendu ainsi aux courbes féminines, mais également « à ce thème classique que tant de maîtres ont abordé », OneMizer renouvelle le genre magistralement, afin de le rendre «contemporain, voire urbain ». Certains ne s’y sont pas trompés puisque les toiles présentées à la Yellow Road Gallery de Bruxelles ont trouvé immédiatement leur public. « Je remercie d’ailleurs Greg [le galeriste, NDLR] pour son implication sans borne et son enthousiasme… et ma femme pour sa tolérance [rire] ». Des œuvres qui invitent à s’émerveiller sur la splendeur de la création, qu’elle soit naturelle, animale… ou humaine, et, pourquoi pas, à se (re)plonger dans cette histoire érudite du Nu artistique.