Une plongée aux coeur d’oeuvres XXL imaginées par près de 100 artistes, un parcours immersif galvanisant à découvrir librement… de quoi vivre l’art pleinement et surtout différemment !
A voir
Colors 3
Du 4 février au 10 décembre 2023 (fermeture en août)
Tous les jours sauf le mardi, de 11h à 19h, 10h à 20h le week-end
Réservation par créneau horaire
105 boulevard Macdonald 75019 Paris
colorsfestivals.com
Instagram : @colors_festivals
Après plusieurs éditions, Combo et son équipe transgénérationnelle affiche désormais une réelle expertise dans l’organisation d’événements exceptionnels. Cette édition du Colors devrait faire date, à commencer par son gigantisme ! En effet, l’exposition met en lumière un éventail d’artistes – près d’une centaine – sur 4.500 m² ! De quoi rivaliser avec les plus grandes institutions publiques. La comparaison s’arrête là puisque la proposition artistique pour sa part est différente. En effet, les œuvres imaginées par les artistes pour Colors plongent littéralement le spectateur au coeur de la création contemporaine, celle que les musées n’exposent hélas pas, à travers un parcours immersif exceptionnellement esthétique… et qui a du sens. Dans leur souci d’atteindre l’humain au plus profond de ce qu’il est, Colors a choisi de partager l’art et ce qu’il véhicule à travers des œuvres d’une grande force visuelle ! Nul doute que plusieurs visites ne suffisent pas à tout appréhender.
En 2023, l’exposition se veut muséale et durera de février à décembre avec une centaine d’artistes. Un véritable événement !
L’espace disponible, 4.500 m², étant digne d’un musée, le défi était effectivement de proposer une exposition muséale non pas avec du Picasso, du Basquiat ou du Warhol mais avec des œuvres contemporaines qu’aucune institution n’expose. Une façon pour nous d’apprendre à créer et gérer un musée. D’ailleurs, nous appliquons les mêmes jours et horaires d’ouverture, avons imaginé un parcours, prévu une boutique… à l’image de ce que proposent les institutions mais en mieux [rire] ! Mais nous gardons l’esprit festival en faisant intervenir des artistes en live les week-ends pendant les 9 mois de l’exposition, soit 36 semaines car nous serons fermés au mois d’août. Le planning de ces interventions sera communiqué sur notre site.
Comment avez-vous financé cette édition ?
En réinvestissant la trésorerie des éditions précédentes. Ce que nous proposons ici, aucune institution ne nous autoriserait à le faire. Nous ne bénéficions donc d’aucun financement, non pas parce que l’on ne le mérite pas mais bien parce que je m’y refuse ! Cette liberté permet à la fois d’avoir pleinement le choix des artistes invités et, surtout, de leur laisser carte blanche. Tous les artistes sont d’ailleurs rémunérés, le matériel payé et le transport et le logement défrayé, ce qui me semble normal !
Il n’y a donc pas de thématique définie ?
La seule thématique est la couleur, cette année le rouge, une première contrainte pour les artistes, qui ont en revanche choisi leur emplacement… excepté les derniers arrivés [rire]. Les 4.500 m², répartis sur 5 étages, dont 4 plateaux de 1.000 m², mis a disposition par le groupe 3F, notre partenaire principal, a permis à chacun d’avoir un espace conséquent, la plus petite peinture faisant 3 mètres ! D’ailleurs, tous les artistes se sont lâchés, travaillant les volumes, la 3D… pour présenter des installations, des constructions, de l’anamorphe… certains mixant même différentes techniques. Le concept et l’esprit du Colors leur permet d’imaginer des œuvres qu’ils n’auraient pas proposer ailleurs.
Combien d’artistes pour cette édition et qui sont-ils ?
Cette année, presque une centaine d’artistes avec davantage d’internationaux, certains que l’on n’a jamais vus en France. Notre volonté est également d’offrir une place aux jeunes débutants mais aussi de mélanger les genres et les techniques. Il y a environ 30% d’artistes reconduits des Colors précédents, mais aussi des artistes que l’on nous a recommandé et d’autres qui ont soumis leur candidature par Open Calls. En deux semaines, nous avons reçu 800 candidatures, dont seulement 100 françaises ! Ensuite, parce que je crois en l’intelligence collective, les bénévoles votent, ce qui permet une sélection particulièrement ouverte, très éclectique. D’ailleurs, je suis assez surpris du résultat…
Le niveau -2 sera entièrement travaillé en lumière noire
Combo
6. & 7. Soklak.
Que pourra-t-on découvrir ?
Le parcours invite les visiteurs à descendre vers les plateaux inférieurs, suivant ainsi l’installation d’un arbre qui se prolonge d’étage en étage, de la cime au rez-de-chaussée jusqu’aux racines au dernier sous-sol. Si cet arbre évoque le passé de cette ancienne tour de bureau baptisée Séquoia, il est également, dans beaucoup de coutumes et d’histoires, un symbole fort de vie et de régénération, puisant sa force au centre de la terre grâce à ses racines profondes. Une façon pour nous d’inviter les visiteurs donner du sens aux choses et à s’interroger sur l’essentiel. Et pour qu’ils repartent sur une note plus positive, nous les invitons ensuite à remonter jusqu’au premier étage en suivant la ligne de lumière, vers un espace calme où ils pourront se détendre, se restaurer. Pour nous, investir ce lieu abandonné, abîmé… est également une manière de retrouver nos racines.
Chaque niveau sera-t-il différent ?
Absolument ! Le sol du rez-de-chaussée et du niveau -1 sera peint en rouge, le niveau -2 sera entièrement travaillé en lumière noire, ce qui nous a obligé à changer l’éclairage… Et le dernier niveau sera plongé dans une semi-obscurité, avec juste les racines de l’arbre… très « art contemporain du Palais de Tokyo ». Pour moi, 2023 est l’année 1 du Colors, les éditions précédentes nous ayant permis de nous roder. Je suis convaincu que cette édition déclenchera de grandes et belles choses… Et ce n’est pas une menace mais une promesse [rire].
Je suis convaincu que cette édition déclenchera de grandes et belles choses… Et ce n’est pas une menace mais une promesse.
Combo
Un shop est-il également prévu ?
Oui, comme dans les boutiques des musées. Nous y proposerons des œuvres uniques, des multiples et des goodies afin que les visiteurs puissent repartir avec un souvenir, pour des prix allant de 2 à 2.000 €. Le Colors s’adresse aux personnes qui ne sont pas « servis » par la culture, ceux qui n’osent pas pousser la porte des galeries, qui vont peu dans les musées ou que le ministère de la culture n’intéresse pas. La raison tient au financement des musées qui provient pour une large part de l’argent public. Les expositions proposées doivent donc répondre à un cahier des charges, celui imposé par l’État, et qui ne correspond pas nécessairement aux goûts du public. D’ailleurs, le Colors fait souvent plus d’entrées ! La culture peut être soit un mur, qui divise, soit un pont, qui rassemble. Le Colors a choisi d’être un pont, en invitant ceux qui le désirent à partager.
En quoi le Colors porte-t-il également un message sociétal ?
Nous avons en effet mis en place une politique RSE. Par exemple, en terme de développement durable, tous les matériaux utilisés proviennent du recyclage et de circuits courts. De même, la sélection des artistes vise à minimiser l’empreinte carbone de leur venue au Colors. Nous privilégions ainsi le train. En outre, nous avons choisi de travailler avec des professionnels de l’accueil, notamment des personnes en réinsertion. Enfin, cette exposition sur plusieurs mois va permettre de faire vivre le quartier.
As-tu prévu de réaliser une œuvre ?
L’organisation demande beaucoup d’énergie mais je vais essayer… même si je n’ai ni peint, ni dessiné depuis un an et cela me manque terriblement. Avant les Colors, je présentais un voire deux solo show par an. Cette année de répit, j’ai choisi de la consacrer totalement au Colors afin de construire et d’installer une équipe solide. Mais cela nourrit ma propre création. J’ai en effet pu constater que les artistes riches en expériences, étaient tous passés par l’organisation d’événements. Une façon également de développer de nouvelles manières de s’exprimer en dehors des circuits traditionnels des galeries et des foires, pour une offre différente et complémentaire.