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RUR, le festival bien perché !

Pour la troisième année, Street Art et Graffiti ont envahi l’ancienne usine de béton réhabilitée de Nogent-Le-Rotrou. Un événement dont le rayonnement s’étend désormais bien au-delà des frontières du Perche, et pour cause !

Instagram : @rurgraffiti

Les 10 et 11 septembre dernier, plus d’une cinquantaine d’artistes ont répondu à l’invitation de l’association Au Pire pour participer au RUR, festival d’Art Urbain/Art Rural du Perche. L’engouement des artistes s’est d’ailleurs doublé de celui des visiteurs, venus nombreux assister à cet événement particulièrement festif associant graff, skate, breakdance, DJ sets, restauration, vente d’œuvres dans l’espace galerie… Une notoriété qui réjouit Nicolas Caudmont.

Dans quelle mesure cette 3ème édition est-elle encore montée en puissance ?
Dans les principaux postes déjà initiés lors des éditions précédentes, notamment la line up qui est passée de 40 à une cinquantaine d’artistes. La surface de graf s’est également enrichie, passant de 600 m² l’année dernière à plus de 1.000 m² pour cette 3ème édition, avec un skatepark de 400 m² central à l’événement dont le sol a entièrement été graffé par Le D. D’ailleurs, les modules ne seront démontés qu’après les vacances de la Toussaint, afin de ménager le matériel pour la prochaine édition, la météo ne permettant pas au bois de survivre à l’hiver. De même, nous avons offert une scène plus grande aux breakers. Cette montée en puissance s’est également traduite en nombre de visiteurs puisque nous avons accueilli un peu plus de 6.000 personnes, contre 5.000 l’année dernière. On regrette seulement que le Parkour n’est pas eu lieu, le groupe ayant été victime d’un accident de poids lourds le matin même de l’ouverture du festival. Rien de dramatique même si tous se sont retrouvés à l’hôpital avec de multiples fractures.

Les artistes ont peint aussi bien en intérieur qu’en extérieur…
Effectivement, des artistes sont intervenus dans l’espace de coworking, sur les murs mais aussi sur une partie du plafond. Une façon également de diversifier les techniques par l’utilisation de l’aérographe, du Posca… Pour beaucoup d’artistes, le festival fut ainsi une première tant en termes de taille de mur, d’événement, d’accueil…

Sont-ils intervenus sur d’autres supports ?
Absolument, notamment Rire fish sur une moissonneuse-batteuse ! Nous travaillons pour conserver notre côté décalé mais aussi faire le lien entre l’univers rural et urbain. Le CyKlop est ainsi intervenu sur des poteaux de stationnement tout autour du skatepark mais aussi sur une ancienne cuve à fioul ; Graffiti home 45 sur un tracteur ; Rire fish sur un camion, Panoner Pan sur des voitures… et OneMizer a graffé un tracteur de collection.

50 artistes sur deux jours, n’est-ce pas « beaucoup » pour les visiteurs ?
Certes, mais nous essayons de concentrer le festival en un week-end pour des questions d’organisation. Nous fonctionnons avec une quarantaine de bénévoles qui œuvrent également longtemps en amont et en aval de l’événement ! Un staff conséquent qui nous permet d’être aux petits soins pour les artistes et d’accueillir les visiteurs dans de bonnes conditions et dans un bon esprit. D’ailleurs, la plupart des visiteurs viennent le samedi et reviennent le dimanche pour profiter du site, participer aux activités et rencontrer les artistes dans un autre contexte que celui des salons ou des galeries. Au-delà de la découverte du Street Art en milieu rural, disposer de bénévoles aussi impliqués, permettant au fil associatif sur le secteur de perdurer, et recevoir des visiteurs enthousiastes donnent de l’énergie pour la suite ! Le site est d’ailleurs accessible toute l’année avec les œuvres en place jusqu’à la prochaine édition.

Quel bilan tires-tu de cette édition ?
Je me réjouis que l’événement ait du sens et touche toutes les générations, à l’image de ces deux personnes âgées en déambulateur devant une fresque, une vision très touchante, comme si le festival avait un rôle presque d’utilité publique. Cette 3ème édition nous a encore plus motivés pour préparer la 4ème ! Nous continuons ainsi à chercher de nouveaux partenaires en numéraire, en matériel, en nourriture… sans qui rien n’est possible. Un grand merci d’ailleurs à notre principal mécène : le Conseil départemental d’Eure et Loire.

Que prévois-tu pour cette 4ème édition ?
Elle aura lieu les 9 et 10 septembre 2023 avec a minima le même nombre d’artistes, une surface à graffer encore plus importante et des supports autres que les murs, dont un tracteur avec une benne, des roundbaleurs enrubannés de plastique jaune pour habiller le site, notamment tout autour du skatepark… Nous espérons également proposer un parcours dans la ville avec quelques fresques.

Au-delà du festival, l’association a-t-elle d’autres projets ?
Nous sommes aujourd’hui limités au site, un espace privé qui nous appartient, mais nous travaillons à « ouvrir » plus largement le festival par des murs dans la ville. Si la mairie de Nogent-le-Rotrou n’est pas très réceptive à nos projets, d’autres mairies du Perche nous ont déjà approchés pour la réalisation de fresques dans le cadre du projet PACT (Projets Artistiques et culturels de Territoires) du Perche. L’initiateur est le village de Thiron-Gardais, où habite Stéphane Bern pour l’anecdote, et dont le maire progressiste Victor Provôt est très dynamique. Il a d’ailleurs fait appel à des artistes venus sur RUR, CVZ et VP, pour les trois fresques de sa commune. Celle qui orne le pignon de la mairie raconte l’histoire du village : Bernard de Tiron, fondateur de l’abbaye de la Sainte-Trinité en 1109, le buste de Marianne sculpté en 1968 par Aslan figure de Thiron-Gardais… et la célèbre Alpine Renault fabriquée dans l’usine de Thiron jusqu’en 1974. RUR devrait ainsi s’étendre avec des façades de plus en plus importantes ! Nous souhaitons également développer Le MUR du Perche pour accueillir un artiste tous les trimestres.