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Urban Arts Magazine #3

Une question qui fâche ?

Les étiquettes sont comme le fameux sparadrap du capitaine Haddock, elles nous collent à la peau sans que l’on puisse s’en débarrasser. C’est le cas du terme Street Art, qui n’a jamais été aussi populaire mais aussi controversé, objet de discussions parfois enflammées entre ceux qui revendiquent une totale liberté et s’insurgent contre la « récupération », et ceux qui se veulent avant tout artistes, simplement, les murs n’étant qu’un terrain d’expression parmi d’autres. En témoignent les talents que nous avons rencontrés pour réaliser ce numéro, Nowart, Etnik, Jace, Shaka…, pour qui la passion prime, qu’ils travaillent dans la rue ou en atelier, aucun ne souhaitant choisir !
D’ailleurs, ce qui compte réellement, c’est que ce phénomène né en dehors des codes conserve sa force créatrice et sa capacité à s’ouvrir au plus large public pour qui c’est souvent le premier contact avec l’art et la culture. Et si certains se découvrent l’envie de pousser la porte d’une galerie, on ne peut que s’en féliciter. Comme on ne peut que se réjouir que les institutions et le marché de l’art s’ouvrent plus largement à ce qui s’impose comme un mouvement artistique contemporain majeur. L’Art Urbain doit continuer à être dans la rue et – enfin – entrer dans les musées. Il ne s’agit évidemment pas de transposer dans un musée des pièces faites pour la rue mais bien de reconnaître aux artistes le droit de réaliser des œuvres d’atelier qui renvoient aux œuvres de rue…

An upsetting question ?

Labels are a little like Captain Haddock’s famous band-aid, they stick to our skin and we can’t get rid of them. This is true of the term Street Art. It has never been so popular yet so controversial, and the object of sometimes heated conversations between those who demand total freedom and rebel against the “recuperation“ and the ones who want to be artists above all, the walls simply being a field of expression among others. By testifying this way, in most of the talents we met when making this publication – Nowart, Etnik, Shaka… – passion prevails. None of them wanted to choose !
In fact, what really matters is that this phenomenon, born outside of convention preserves its creative strength and its capacity to open up to a larger public. For them, it is often the first contact with art and culture. And if some people discover the desire to take a peek inside of a gallery, we can only congratulate ourselves. Equally, we are delighted that institutions and the art market are largely opening up to what is becoming a major contemporary art movement. Urban Art must continue to exist in the street and finally enter the museums. This, of course, doesn’t mean transposing pieces made for the streets into museums, but rather recognizing the right of artists to create in-studio pieces which emulate the work in the streets…

Frédéric BENOIT
Directeur de la Rédaction
fb@artsmagazine.fr