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Rencontre

Astro nous berce toujours d’illusions

L’oeuvre polymorphe d’Astro renouvelle l’art cinĂ©tique avec brio, Ă  travers un travail en volume. PiĂšces sculptĂ©es et installations offrent ainsi de puissantes expĂ©riences sensorielles
, faisant du spectateur un acteur.

Astro : astrograff.com
Instagram : @astro_odv_cbs

AprĂšs avoir dĂ©ployĂ© ses peintures, souvent monumentales, sur les murs du monde entier, chacune dĂ©fiant l’architecture du bĂątiment et l’urbanisme de la ville, plongeant les spectateurs dans une situation de perception oĂč se conjuguent une posture d’expĂ©rience optique et le pur plaisir de l’illusion, Astro pousse sa recherche encore plus loin en matĂ©rialisant son style marquĂ© fait de formes gĂ©omĂ©triques et de calligraphie. Sculptures et installations complĂštent ainsi dĂ©sormais l’Ɠuvre plastique de l’artiste.

Distorsion du regard
La base du travail du plasticien ? Des formes gĂ©omĂ©triques – cercles, carrĂ©s, triangles, losanges
 – entremĂȘlĂ©es pour former profondeurs, perspectives, jeux d’optique et illusions, que les calligraphies viennent appuyer. En transposant son travail de la 2D vers la 3D, Astro franchit un pas en s’appropriant l’espace. Face Ă  une sculpture ou immergĂ© dans une installation, il suffit au spectateur de se dĂ©placer pour que les formes se dĂ©tachent ou s’assemblent, engendrant une infinitĂ© de nouvelles perspectives, elles-mĂȘmes dĂ©multipliĂ©es par des jeux de miroirs
, offrant alors non pas une seule lecture mais bien une infinitĂ©. Par ses Ɠuvres singuliĂšres, Astro nous emmĂšne sur le terrain de l’illusion d’optique, rĂ©vĂ©lant avec force l’idĂ©e que nos sens, notamment la vue, peuvent nous tromper. A nous de circuler autour ou dans ses singuliĂšres mises en scĂšne afin d’en expĂ©rimenter le champ avec les sens, pour comprendre enfin que tout n’est finalement qu’une question de point de vue.

Astro. © fabecollage

Pourquoi avoir choisi de faire Ă©voluer ta pratique artistique vers la sculpture et l’installation ?
Travailler la calligraphie en perspective pour crĂ©er des abstractions, des illusions d’optique m’ouvre des portes infinies Et cela faisait un moment que j’avais envie de travailler le volume mais crĂ©er des sculptures sans illusion d’optique et dimension interactive ne m’intĂ©ressait pas. La sculpture et l’installation sont ainsi une Ă©volution naturelle de mon travail artistique, Ă©volution qui mĂȘlent la peinture et mes recherches gĂ©omĂ©triques, de perspective, d’illusion d’optique, de symĂ©trie
 et mes calligraphies. Mais pour expĂ©rimenter, il fallait que je m’y consacre pleinement. J’ai donc refusĂ© un certain nombre de projets, fresques et expositions. Ce temps que je me suis accordĂ© m’a permis de trouver des solutions satisfaisantes pour transposer en volume mon travail sur mur et toile.

En quoi les calligraphies sont-elles importantes dans ton travail en volume ?
Mes calligraphies restent mon identitĂ©. Parce qu’elles prĂ©sentent elles-mĂȘmes des formes rectilignes, verticales et horizontales, elles appuient les motifs gĂ©omĂ©triques et les perspectives, apportant du caractĂšre Ă  mes piĂšces. Sans mes calligraphies, j’aurais l’impression de ressembler d’avantage aux artistes d’art optique.

Pourquoi utilises-tu principalement les formes géométriques de base ?
Cercle, carrĂ©, triangle, losange
 ces formes gĂ©omĂ©triques de base sont tellement puissantes qu’il est difficile de faire mieux.

Quels thÚmes as-tu privilégié pour tes sculptures ?
J’ai choisi de travailler deux thĂšmes, les arches sur lesquelles on retrouve les diffĂ©rentes strates de mon travail sur mur, et les anneaux en lĂ©vitation qui s’entremĂȘlent.

Pourquoi privilĂ©gier des Ɠuvres bicolores ?
Dans un premier temps, je souhaite que l’on s’attache davantage au concept, Ă  l’essence mĂȘme de l’Ɠuvre, notamment les formes plutĂŽt que les couleurs. C’est pourquoi je privilĂ©gie la sobriĂ©tĂ© du noir et blanc, pour un cĂŽtĂ© pile et un cĂŽtĂ© face.

Quelles matiÚres utilises-tu ?
Du bois pour les petits formats qui, aprĂšs avoir Ă©tĂ© dĂ©coupĂ©, est peint ou gravĂ© de calligraphies, mais aussi du plexiglas, du verre musĂ©al, du miroir Dibond
 De nombreuses matiĂšres diffĂ©rentes, sans oublier l’aluminium dont la lĂ©gĂšretĂ© est parfaitement adaptĂ©e aux sculptures monumentales. La matiĂšre se choisit ainsi en fonction de certains paramĂštres, l’exposition en extĂ©rieur par exemple. Mais quelle que soit la matiĂšre, outre l’idĂ©e, c’est aussi le processus qui m’intĂ©resse, celui qu’il faut concevoir pour sortir la piĂšce telle que je l’ai imaginĂ©e. J’ai Ă©galement crĂ©Ă© des moules afin de rĂ©aliser des piĂšces en bronze, en bĂ©ton


Pourquoi le béton ?
Afin de les intĂ©grer dĂšs que possible dans l’espace public, un de mes objectifs Ă©tant d’offrir l’art au plus grand nombre.

Tu développes également des installations

Deux sont d’ailleurs dĂ©jĂ  en place
 Ces crĂ©ations qui visent Ă  transposer mes oeuvres en 2D dans l’espace, m’obligeant Ă  travailler avec l’architecture du lieu, afin d’immerger le spectateur, tout en poussant au maximum l’effet d’infini grĂące aux miroirs.

Désormais, comment qualifierais-tu ton travail ?
D’art cinĂ©tique par les formes, les lignes, les effets de profondeur et le mouvement, qu’il soit induit par un moteur – J’ai d’ailleurs lancĂ© la fabrication de sculptures motorisĂ©es – ou par le dĂ©placement du spectateur
 avec un soupçon d’art nouveau et de graffiti par les calligraphies
 elles-mĂȘmes des motifs Ă  part entiĂšre.

Quels sont tes projets ?
Je participe Ă  l’exposition « A[BS]TTRACTION » chez Mazel Galerie oĂč je prĂ©senterai des toiles et des sculptures dont une monumentale de 2,20 mĂštres de haut sur mĂštres de 1 mĂštre de large. Je serai Ă©galement prĂ©sent sur Urban Art Fair en mai avec notamment une autre sculpture monumentale. Enfin, je travaille actuellement sur de futures collabs NFT et Metavers avec MyHologram, et j’intĂšgre le label artistique Heart Monaco qui intĂšgre l’’art dans l’architecture.