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Rencontre

RIME veut partager l’énergie collective

Si ses oeuvres ont orné les murs du monde entier, explorant toutes les facettes du Street Art et du graffiti, le new-yorkais devenu parisien pour un an aborde désormais son travail artistique sous un angle plus universel.

Avez-vous des nouvelles de Jersey Joe, qui semble avoir disparu ?

[sourire] Mon nom est Joseph et j’habitais dans le New-Jersey, alors j’ai choisi ce pseudonyme assez naturellement. Mais je ne l’utilise plus aujourd’hui. Quand il s’agit de choisir une identité, parfois, vous essayez plusieurs noms. Peut-être que je changerai encore de nom dans l’avenir.

Vous rappelez-vous vos débuts comme graffeur ?

Quand j’ai commencé, en 1991, j’avais 12 ans. Je ne vivais pas avec mes parents à cette époque, j’avais pas mal de liberté et je cherchais quelque chose pour utiliser mon énergie et donner du sens à ce que je faisais. J’ai été en contact avec l’art très jeune, dès 4 ans, et cela m’a semblé un choix logique.

En Californie, vous avez été membre de différents groupes, comme les MSK. Aimiez-vous participer à un projet collectif ?

En fait, c’était juste le nom d’un groupe d’amis, d’un crew comme on les appelait à l’époque, des personnes qui partageaient une certaine esthétique et une approche similaire de l’art, mais qui avaient aussi une identité individuelle très forte. Aujourd’hui, nous vivons tous dans différentes parties du monde et nous expérimentons des formes de création différentes. Désormais, la plus grande partie de mon travail se passe en atelier et c’est d’ailleurs le cas de la plupart des anciens membres des MSK.

Comment s’est passée cette évolution de la rue à l’atelier ?

Il y a encore une dizaine d’années, le graffiti était très important dans notre travail. En devenant plus accomplis, plus professionnels aussi, la demande pour produire des oeuvres pour des expositions a augmenté, nous amenant à nous concentrer sur l’atelier.

Vous avez été exposé en galerie pour la première fois en 2004. Qu’est-ce que cela a changé pour vous ?

Voir quelque chose que vous avez créé chez vous, dans votre atelier, accroché dans un endroit pour être montré au public est une expérience qu’il faut vivre. On se demande comment cela va être reçu… J’ai apprécié de voir mes peintures mises en valeur, dans un bel espace et traitées avec un peu plus de respect.

Vous considérez-vous comme un street artiste ?

J’ai existé dans la peinture en extérieur avant même que le terme ne soit employé, on parlait alors de graffitis. Je faisais du Street Art avant que le Street Art ne s’appelle Street Art. C’est un mot facile. Je ne m’identifie pas vraiment comme street artiste, ni comme un graffeur, je suis simplement un artiste et, plus que cela, je suis juste quelqu’un qui met en oeuvre son imagination. L’art existe sous de nombreuses formes, c’est juste la capacité à exprimer quelque chose que vous ressentez au plus profond de votre âme et, cela vous avez besoin de le faire tous les jours. Être un artiste, ce n’est pas obligatoirement poser de la peinture sur une toile, cela peut concerner l’architecture, la cuisine ou même les arts martiaux ! Tout ce qui naît de votre esprit… et créer à partir de pratiquement rien. En peinture, je suis un enregistreur et un transmetteur d’énergie émotionnelle.

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